Géographie de la république tchèque

 

Cet État d'Europe centrale, d'une superficie de 78 864 km2 [1999], est constitué de deux régions: la Bohême, qui correspond à la partie occidentale de la république (200 h./km²), et la Moravie, qui correspond à la partie orientale (154 h./km²). Le pays, séparé de la Slovaquie en 1993, est limité au nord-ouest et à l'ouest par l'Allemagne, au nord-est et à l'est par la Pologne, au sud par l'Autriche et au sud-est par la Slovaquie.

 

I) Géographie physique

La Bohême est communément appelée le «toit de l'Europe». Il s'agit d'un massif hercynien, quadrilatère de hautes terres granitiques, injecté de filons métallifères et encadré de hauteurs boisées atteignant de 1 000 à 1 500 m.

1) Relief

L'énorme bloc dissymétrique septentrional, basculé vers le nord, est bosselé et fracturé de toutes parts; la partie basse du Polabí conserve une couverture sédimentaire, tandis que les plateaux méridionaux continûment rabotés par l'érosion n'ont sur leurs surfaces cristallines que des arènes de décomposition acides et peu fertiles. Les cassures de la tectonique tertiaire ont joué selon les deux directions orthogonales nord-ouest - sud-est pour les monts des Géants et le Polabí, nord-est - sud-ouest pour les monts métallifères et le fossé de l'Oh[rbreve ]e, où se sont accumulés les lignites et où ont jaillli des massifs basaltiques et leur cortège de sources thermales. Les réseaux hydrographiques surimposés s'encaissent en gorges dans les roches dures, l'Oder et l'Elbe vers la Baltique, la Morava vers le Danube et la mer Noire.

2) Climat

La continentalité du climat est accentuée par la position d'abri derrière les hauteurs occidentales, qui arrêtent les dépressions océaniques. Cette nuance climatique dans des régions dont les altitudes sont comprises entre 300 et 600 m font de la Bohême un pays aux hautes terres austères propices à l'élevage et à la forêt. Les zones basses, quand elles ont des placages de loess comme dans le Polabí et les bassins moraves, sont par contraste des pays à blé et à betterave sucrière.

 

II) Population

La population de la République tchèque, estimée à 10,3 millions d'habitants [1998], est composée de Tchèques (81,4 %), mais aussi de Moraves (13,4 %) et de Slovaques (3,2 %) [1995]. La distinction entre urbains et ruraux a pratiquement disparu des statistiques: la population se répartit dans 6 000 communes dont 80 % comptent moins de 2 000 habitants. Cette caractéristique tient à la densité moyenne élevée de population (130,6 h./km²) [1998] et à l'ancienneté du semis d'habitat. Immédiatement après la nouvelle loi sur les communes de 1991, près de 400 nouvelles communes sont apparues. Enfin, les 13 principales agglomérations ne concentrent que 35 % de la population totale : parmi elles, Prague, la capitale, compte 1,2 million d'habitants [1994]. 39,1 % [1995] des habitants de la République tchèque se déclarent catholiques et 4,4 % protestants [1995] : l'appartenance religieuse a beaucoup moins perduré qu'en Slovaquie. La déchristianisation partage la République tchèque selon une ligne ouest-est Plze[nbreve ]-Opava: un Nord athée qui, dès la fin du XIXe siècle, connaît une baisse de la fécondité, et un Sud religieux. À partir de l'instauration du régime communiste, la Bohême a bénéficié pendant un temps d'échanges migratoires positifs avec la Slovaquie. Néanmoins, depuis les années 1950, on a constaté une baisse marquée des échanges de populations entre les deux Républiques.